
Commissaire de l'exposition au FRAC Auvergne
Le musée des Beaux-Arts de Rennes, le musée Estrine de Saint-Rémy-de-Provence et le FRAC Auvergne se sont associés pour cette exposition itinérante qui constitue la première rétrospective consacrée à Gilles Aillaud depuis sa mort en 2005.
Philosophe de formation, Gilles Aillaud était peintre, dessinateur, graveur, poète, écrivain, scénographe. Il est ce que l'on a pour commodité d'appeler un "peintre pour les peintres", un artiste admiré par d'autres artistes, nombreux, sensibles à cette peinture méditative et silencieuse, rétive aux discours, qui témoigne d'une jubilation à peindre et à révéler, au-delà de la représentation, la matérialité du tableau, sa surface, sa lumière, sa vibration.
Comme l'exprime très justement Didier Semin, l'un des auteurs du livre publié à l'occasion de ces expositions, "toute la peinture d'Aillaud pourrait être décrite comme une éducation sentimentale du regard, qui doit être guidé vers ces affinités bouleversantes — entre l'animal et le sol sur lequel il repose, entre les liants ou les pigments et la matière du monde qu'ils représentent, entre toutes les choses qui nous entourent — sans lesquelles l'existence n'aurait pas la même épaisseur."
Jean Jourdheuil, pour qui le peintre réalisa plusieurs décors de pièces de théâtre, souligne dans Le Parti pris des animaux que Gilles Aillaud "cadre ses tableaux de telle façon qu’on ne puisse voir qu’une partie de l’animal, quand il n’interpose pas entre l’animal et nous des grilles ou des barreaux il éprouve le besoin de reproduire le rebord d’une cage vitrée qui redouble le cadre du tableau, et surtout, il peint des animaux qui sont littéralement absents (c’est-à-dire qui peuvent le cas échéant ne pas être là), totalement indifférents à un lieu pourtant destiné à les mettre en valeur. Les animaux d’Aillaud ne sont pas assez coopératifs."
Crédits photographiques : Ludovic Combe


















