
Commissaire, auteur du texte "Cinerama"
Les œuvres de Marc Bauer procèdent d’une archéologie, creusent dans le passé pour faire remonter à la surface du temps les éclats désolidarisés de scènes primitives lacunaires, les restes froids des tragédies anciennes pour les accommoder avec les
fêlures du présent. Dans un entretien, l’artiste déclarait : « Très souvent, le point de départ de mon travail est la mémoire ; que ce soient des souvenirs personnels […] ou des photographies de mon grand-père faites pendant la Seconde Guerre mondiale. Je prends des événements, je les remets en ordre. L’Histoire devient juste une ré-interprétation d’événements qui les inscrit dans une cohérence. C’est un artefact et non quelque chose d’objectif. […] Qu’il s’agisse d’une histoire personnelle ou de l’Histoire, c’est une ré-écriture et ce n’est donc qu’une question de point de vue, tout comme la morale. » Ses œuvres opèrent en effet une incessante fusion entre Histoire, histoire personnelle et éléments fictionnels, pour créer un effet Dolby Stéréo parasité. Cette fusion pose les bases d’une réflexion sur le fond de subjectivité qui sous-tend à la fois la manière dont nous organisons nos souvenirs propres et la façon dont une mémoire collective s’empare d’événements pour élaborer des agencements particuliers qui donnent corps à ce que l’on appelle l’Histoire. Celle-ci résulterait donc d’un montage a posteriori d’événements entre eux, à l’image d’un film qui ne devient film qu’à l’issue du final cut, le montage évacuant ainsi l’ensemble des rushs obtenus lors du
tournage, en ayant pour conséquence de développer une narration trouée, expurgée des scènes jugées inopportunes, à tort ou à raison.
fêlures du présent. Dans un entretien, l’artiste déclarait : « Très souvent, le point de départ de mon travail est la mémoire ; que ce soient des souvenirs personnels […] ou des photographies de mon grand-père faites pendant la Seconde Guerre mondiale. Je prends des événements, je les remets en ordre. L’Histoire devient juste une ré-interprétation d’événements qui les inscrit dans une cohérence. C’est un artefact et non quelque chose d’objectif. […] Qu’il s’agisse d’une histoire personnelle ou de l’Histoire, c’est une ré-écriture et ce n’est donc qu’une question de point de vue, tout comme la morale. » Ses œuvres opèrent en effet une incessante fusion entre Histoire, histoire personnelle et éléments fictionnels, pour créer un effet Dolby Stéréo parasité. Cette fusion pose les bases d’une réflexion sur le fond de subjectivité qui sous-tend à la fois la manière dont nous organisons nos souvenirs propres et la façon dont une mémoire collective s’empare d’événements pour élaborer des agencements particuliers qui donnent corps à ce que l’on appelle l’Histoire. Celle-ci résulterait donc d’un montage a posteriori d’événements entre eux, à l’image d’un film qui ne devient film qu’à l’issue du final cut, le montage évacuant ainsi l’ensemble des rushs obtenus lors du
tournage, en ayant pour conséquence de développer une narration trouée, expurgée des scènes jugées inopportunes, à tort ou à raison.
Extrait de "Cinerama", dans Marc Bauer - The Architect, Jean-Charles Vergne, Sophie Delpeux, FRAC Auvergne, 2014.
Crédits photographiques : Ludovic Combe


















